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Saviez-vous que la Belgique possède trois langues officielles ? Le néerlandais, le français et l’allemand.

Lors de la proclamation de l’indépendance de la Belgique en 1830, ni le français ni le néerlandais standard n’étaient les langues de la majorité de la population. Le peuple parlait alors surtout des langues régionales et locales. Au Nord, il s’agissait de langues bas-franciques : le flamand occidental, le flamand oriental, le brabançon et le limbourgeois. Alors qu’au Sud, il s’agissait des langues d’oïl : le wallon (majoritaire), le picard, le lorrain gaumais et le champenois sugnysien. Finalement, au Sud-Est, une zone moyen francique (ou allemande) comprenait du Nord au Sud le francique rhéno-mosan, le francique ripuaire, le francique mosellan et le luxembourgeois.

AGESTRAD 2018-03-02 Article blog - Belgique

La plupart de ces parlers n’étaient pas encore fixés et comportaient de grandes différences phonétiques et lexicales entre les variétés dialectales locales. C’était donc le cas pour le wallon dans l’actuelle Wallonie et le flamand dans l’actuelle Flandre, fragmentés en de nombreuses variétés locales. Mais de façon générale, ces parlers étaient méprisés au profit d’une langue véhiculaire : le français.

À ce moment-là, la ville de Bruxelles comptait environ 15 % de francophones : il s’agissait, comme dans toutes les autres villes de Flandre, des classes aisées de la population et d’une petite minorité de français immigrés.

Progressivement, le français gagna davantage d’importance dans le sud du pays et le néerlandais dans le nord. Les provinces néerlandophones se sont vues attribuer le nom de Flandre, et les provinces francophones le nom de Wallonie.

Quant à l’allemand, en 1919, lors de la signature du Traité de Versailles, la Belgique annexa des territoires appartenant jusqu’alors à la Prusse, dont la Wallonie malmédienne (qui avait lutté contre son assimilation à l’Allemagne) mais également les villes d’Eupen et de Saint-Vith. Dans cette zone, la langue allemande a été conservée.

Au cours des XIXe et XXe siècles, Bruxelles, qui était quasiment entièrement néerlandophone, est devenue une ville bilingue, voire multilingue, avec le français comme langue majoritaire et véhiculaire. Ce changement de situation s’explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations. La raison principale fut l’attrait que représentait à l’époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux.

Le français était alors la langue officielle de la Belgique. Mais par étapes successives, les défenseurs du néerlandais réussirent à imposer l’introduction de leur langue dans la vie officielle du pays. En effet, en 1873, le bilinguisme dans le royaume de Belgique a été reconnu sur le plan juridique. Après 1919, la majorité des Flamands souhaitèrent que le néerlandais fût utilisé dans l’administration, la justice, l’armée, l’enseignement primaire et secondaire, ainsi que dans les universités. C’est ce qu’on appelle le « Programme minimum flamand ». De là fut établit un compromis entre les Wallons et les Flamands : tracer une frontière linguistique à partir des pratiques linguistiques des habitants. La loi du 31 juillet 1921 mit alors les deux langues sur un pied d’égalité et réglementait l’usage des langues dans l’administration communales, provinciale, ainsi que dans l’administration centrale de l’État. Elle reconnaissait également l’unilinguisme régional en créant trois régions linguistiques (alors que la frontière linguistique n’avait pas encore été établie) :

  • La partie flamande au nord (où le français pouvait être utilisé à certaines conditions) ;
  • La partie française au sud (sans le néerlandais) ;
  • La partie bilingue (Bruxelles).

La loi du 28 juin 1932 annonçait le français et le néerlandais comme les deux langues co-officielles de l’État belge. Et finalement, la frontière linguistique fut fixée avec la loi du 8 novembre 1962.

Le principe de la séparation territoriale des langues est maintenant scellé par la partition du pays en quatre zones ou régions linguistiques. La Belgique compte aujourd’hui trois langues officielles: le néerlandais, le français et l’allemand.

 

Mathilde Job

Posted by: In: Sin categoría 23 Oct 2017 0 comments

A l’ère de la mondialisation, les relations d’affaires et accords internationaux impliquent de plus en plus des services de traduction juridique de qualité supérieure. D’où l’importance de choisir une agence spécialisée dans ce domaine.

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Posted by: In: Sin categoría 26 Sep 2016 0 comments

 

 AGESTRAD L'espéranto

L’espéranto a vu le jour en 1887, avec un projet signé par « Doktoro Esperanto » (le docteur qui espère), pseudonyme du médecin varsovien Ludwic Lejzer Zammenhof. C’est une langue construite qui a pour but de favoriser le rapprochement entre les peuples et les cultures en leur permettant de communiquer entre eux. C’est à cet effet que l’espéranto a été construit avec une grammaire simple, devenant ainsi la langue vivante la plus facile à apprendre. À titre d’exemple, dans des conditions idéales d’apprentissage, il est possible d’apprendre à la maîtriser en trois ou six mois, alors que n’importe quel autre langage requiert cinq à dix fois plus de temps.

 

A B C

<TS>

Ĉ

<TCH>

D

 

E

<È>

F G Ĝ

<DJ>

H

<h expiré>

Ĥ

<j espagnole>

I J

<Y>

Ĵ

<J>

K L M N O P
R

<roulé>

S Ŝ

<CH>

T U

<OU>

Ŭ

<W>

V Z    

 

Avec son alphabet de 28 lettres, l’espéranto peut être résumé en 16 règles de grammaire fondamentales :

  • Un seul article défini (« la ») et pas d’article indéfini : la libro(le livre) ;
  • Les substantifs se terminent toujours en « o » et s’ils sont au pluriel, on rajoute « j » : patro (père) et patroj(pères) ;
  • Les adjectifs finissent toujours par « a » : bona(bon) ;
  • Les adjectifs numéraux cardinaux sont invariables : unu, du, tri, kvar
  • Pour former des adjectifs ou des pronoms possessifs, on rajoute « a » aux pronoms personnels : mi à mia (je à mon), vi à via (tu à ton), li à lia (il à son), etc. ;
  • Les verbes ont toujours la même forme, qu’importe le sujet ou le nom qui suit : ni faras, vi faras, ili faras (nous faisons, vous faites, ils font) ;
  • Les adverbes se terminent par « e » : rapide (rapidement) ;
  • Toutes les prépositions sont suivies du nominatif ;
  • Les mots se prononcent comme ils s’écrivent ;
  • L’accent tonique se place toujours sur l’avant-dernière syllabe : amiko (ami) ;
  • Les mots composés se forment par simple juxtaposition, le mot principal étant placé à la fin : birdokanto (le chant de l’oiseau), mais kantobirdo (l’oiseau chanteur) ;
  • Il n’y a pas de double négation : mi neniam fumas (je fume jamais) ;
  • Les mots indiquant un lieu où l’on se rend prennent un « n » à la fin : la kato saltas sur la tablon (le chat saute sur la table) ;
  • Chaque préposition possède un sens immuable et déterminé ;
  • Les mots empruntés à des langues internationales sont repris tels quels en espéranto, ils sont juste adaptés à l’orthographe et à la grammaire de la langue : teatro (théâtre), lifto (ascenseur), etc. ;
  • Enfin, les substantifs et adjectifs peuvent perdre leur terminaison, qui sera remplacée par une apostrophe (en poésie par exemple).

Ces 16 règles sont retranscrites dans un ouvrage de l’Académie d’espéranto, traduit en 5 langues (français, anglais, russe, allemand et polonais).

Cette facilité d’usage en fait aujourd’hui l’unique langue parlée sur les 5 continents, avec plus de 120 pays espérantophones, et un nombre de locuteurs estimé entre trois et six millions.

La langue est généralement appliquée par des voyageurs qui peuvent ainsi communiquer plus facilement dans des pays étrangers, durant des congrès et des festivals d’espéranto, sur des forums Internet traitant de sujets variés où les utilisateurs peuvent ainsi partager leur passion, dans la littérature, les médias, les domaines scientifiques, au sein de grands organismes internationaux, etc. De nombreux documents, par exemple, ont été traduits et publiés en espéranto par l’ONU et l’UNESCO. De plus, il existe au moins un millier d’enfants natifs de l’espéranto dans le monde, c’est-à-dire nés de parents de nationalités différentes, qui se sont rencontrés grâce à l’espéranto.

Merci ! À bientôt !

Dankon ! Ĝis la revido !

 

AGESTRAD Pourquoi le ciel russe est-il plus bleu ?

                         Pourquoi le ciel russe est-il plus bleu ?

 

Comment la langue façonne notre monde et donc, notre personnalité.

 

La langue nous ouvre des portes. Sans faire référence aux célèbres « portes de l’avenir » dans le monde du travail, marqué par la mondialisation, il s’agit d’une clé universelle pour tout type de communication. Grâce à elle, nous nous exprimons, décrivons le monde tel que nous le voyons et critiquons ou soutenons ses propriétés singulières. Nous sommes ce que nous affirmons.

Un anglais pense-t-il différemment qu’un russe ?

La pensée est clairement influencée par la langue utilisée. Ses limites (en termes de lexique et de grammaire), bien souvent représentent également les limites de sa perception du monde. Une étude réalisée en 2007 aux États-Unis a confirmé cette vision d’un univers plus ou moins coloré, dépendant de la langue qui le décrit. Vingt-six personnes russes et vingt-quatre anglaises ont été interrogées et examinées et il semblerait que le ciel de Russie soit littéralement plus bleu que celui d’Angleterre. Les Anglais utilisent des adjectifs pour décrire les différents tons de bleu (« lighter blue », « darker blue »), tandis que les Russes disposent de propres substantifs (« goluboy » et « siniy »). Par conséquent, ils les classent également en deux catégories linguistiques distinctes.

 

Les conséquences d’un tel procédé apparaissent aussitôt : la distinction entre les différents tons de bleu est visiblement plus simple pour un natif russe. Les Russes résolvent des problèmes plus rapidement que les Anglais. Il semble que leur vue, et par conséquent, également leur capacité perceptive, s’est accentuée grâce à l’utilisation de la langue russe. Mais est-ce que cela signifie que les Allemands, Espagnols ou les Japonais sont tous daltoniens ?

 

Élément culturel

« Nous sommes ce que nous affirmons » n’est pas une supposition inventée car il a été prouvé que la langue influence notre manière de penser ainsi que notre personnalité : l’estime de soi varie selon la langue utilisée.

 

Michele Koven et Susan Ervin démontrent ce sujet de manière indépendante dans leur enquête mais en ayant recours à des méthodes similaires. Lors d’une conversation avec des personnes bilingues (français/portugais et français/japonais), les réponses à une même question varient selon la langue choisie comme moyen de communication. Par exemple, lorsque les personnes se décrivent, elles énoncent des caractéristiques personnelles différentes dépendant elles-mêmes des caractéristiques prédominantes dans les cultures distinctes.

 

De nombreuses réflexions critiques s’appuient sur ce facteur culturel. La langue, mais également ce qui l’entoure, modifie notre perception. Les circonstances dans lesquelles nous apprenons une langue ont une incidence sur l’estime de soi des locuteurs dans ce domaine linguistique. Le domaine géographique ou le mode de vie définit la nécessité de nommer des aspects spécifiques comme les variations du bleu, mais n’empêche pas leur perception. Le fait de parler une seule langue ne nous rend pas daltoniens et ne nous ferme pas des portes. Être bilingue ne nous permet pas non plus d’avoir une personnalité multiple. Nous nous adaptons simplement à notre environnement car après tout, c’est ce qu’est l’être humain : un produit de l’évolution.

 

 

Traduit par Vienna Pezzuto

Pierre de Rosette (British Museum)

Pierre de Rosette (British Museum)

La pierre dite « de Rosette » est un monolithe qui mesure 112 cm de hauteur sur 75 cm de large et 28 cm d’épaisseur, et pèse 760 kg. Elle est gardée et exhibée au British Museum, à Londres. Il s’agit, en réalité, d’un décret du pharaon Ptolémée V publié à Memphis en 196 av. J.-C. En 1799, elle fut découverte par le soldat Pierre-François Bouchard lors de la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte, et tomba, peu après, entre les mains des Britanniques.

La pierre de Rosette est célèbre non seulement parce qu’il s’agit d’un rare exemple de texte retranscrit en trois systèmes d’écriture issus de l’Antiquité, mais aussi, car elle servit de modèle pour traduire les hiéroglyphes égyptiens. Le même texte y est gravé, mais en trois écritures différentes : les hiéroglyphes égyptiens, l’écriture démotique égyptienne (forme simplifiée des hiéroglyphes utilisée dans les textes législatifs et commerciaux) et le grec antique.

C’est pour cette raison que la pierre de Rosette est devenue un symbole pour les traducteurs et les linguistes.

Voyons un peu plus en détail la manière avec laquelle les hiéroglyphes ont été déchiffrés.

Depuis l’Antiquité, nombre de personnes essayèrent de déchiffrer l’écriture hiéroglyphique. Par exemple, dans son œuvre intitulée Hieroglyphica, Horapollon (IVe siècle) analysa près de 200 hiéroglyphes. Dans la majorité des cas, il parvint à identifier la signification correcte, mais fournit des explications erronées et, surtout, attribua un caractère symbolique aux hiéroglyphes, en ignorant leur valeur phonétique. Ce fut une erreur dans laquelle sont tombés, par la suite, tous les auteurs qui essayèrent de déchiffrer l’écriture hiéroglyphique : Dhul-Nun al-Misri, Ibn Wahshiyya, Johannes Goropius Becanus, Athanasius Kircher ou encore Jörgen Zoega.

En 1761, Jean-Jacques Barthélemy eut l’intuition que les signes encadrés dans des cartouches représentaient des noms propres. Cependant, ce fut Thomas Young qui fit une avancée considérable dans le déchiffrement des hiéroglyphes. Ainsi, aux alentours de 1814, il découvrit non seulement une similitude entre l’écriture démotique et les hiéroglyphes, mais aussi que l’écriture hiéroglyphique était mixte (alphabétique et logographique). En outre, il identifia, grâce à une proposition de Silvestre de Sacy, la valeur phonétique des noms propres inscrits dans les cartouches au moyen du texte grec gravé sur la pierre de Rosette.

Le nom en hiéroglyphes :

Ptolomeo Jeroglífico

put être identifié grâce au mot grec :

Ptolomeo greek

c’est-à-dire : Ptolemaios (Ptolémée).

À partir de là, des équivalences entre les trois systèmes d’écriture purent être établies :

Ptolomeo Hier Dem Greek

Muni de tout ce matériel, Jean-François Champollion (1790-1832) se mit au travail. C’est à lui qu’on attribua le déchiffrement complet des hiéroglyphes. L’analyse des signes de noms supplémentaires dans les cartouches permit à Champollion de créer un « alphabet » de hiéroglyphes égyptiens et son équivalence en démotique, et en grec.

Ptolmis Kleopatra

Tableau des signes phonetiques
Tableau des signes phonétiques de Champollion

Champollion développa l’étude des hiéroglyphes par le biais de plusieurs œuvres jusqu’à achever son travail par une Grammaire égyptienne et un Dictionnaire égyptien en écriture hiéroglyphique (tous deux furent publiés à titre posthume).

Champollion découvrit que l’écriture hiéroglyphe était constituée de signes idéographiques, phonétiques et déterminatifs.

Un exemple de signe idéographique : qui signifie « Soleil » (et le dieu Rê, le Soleil).

Exemples de signes phonétiques : et  , qui ensemble donneraient 2016-02-16 La famosa Piedra Rosetta [FR] Re dieu soleil

 

Et un exemple de signe déterminatif : , qui était utilisé pour représenter un dieu ou un roi.

 

Qu’attendons-nous pour étudier les hiéroglyphes ?

 

 

Traduit par Gessica Frattaioli

 

AGESTRAD

L’expansion celte, à partir du IIe millénaire avant J.-C., est à l’origine des langues celtiques. On situe généralement le berceau de cette civilisation dans l’actuelle Bavière, mais elle s’est étendue sur une majeure partie de l’Europe, créant ainsi plusieurs langues. Comme les langues romaines et germaniques, elles appartiennent à la famille indo-européenne et sont regroupées en trois catégories : les langues gauloises, brittoniques et gaéliques. Il est intéressant de noter que les locuteurs de langues brittoniques, par exemple, peuvent plus ou moins se comprendre entre eux, alors qu’il leur est impossible de communiquer avec un locuteur de langues gaéliques.

Les langues gauloises regroupent le gaulois et le celtibère.

Dès le Ier millénaire avant J.-C., le gaulois devient la langue du peuple celte résidant en Gaule. En 52 avant notre ère, César achève de conquérir leur territoire et le latin y est alors introduit. Son influence finira par faire disparaître le gaulois, au Ve siècle après J.-C. Néanmoins, le français actuel a hérité d’une centaine de mots provenant de la langue celtique, tels que chat ou cheval.

Le celtibère connaîtra le même destin. La langue, apparue sur le territoire ibérique au moment de l’arrivée des Celtes dans la péninsule, n’a pas non plus résisté à l’invasion romaine.

Le gallois, le cornique et le breton, quant à eux, constituent les langues brittoniques.

Le gallois nait au Ve siècle dans l’actuel pays de Galle, alors que le cornique apparaît à la même époque dans les comtés du Devon et de Cornouailles, lorsque des Celtes parlant cette langue s’y installent. Toutefois, en 1337, la région devient le duché de Cornouailles et revient donc au fils aîné du souverain d’Angleterre. Les habitants doivent alors adopter la religion anglicane, qui interdit l’usage de langues autres que l’anglais. Le cornique s’éteint en 1777.

Tous deux sont à l’origine du breton. Cette troisième langue apparaît au Ve siècle, lorsque des immigrants du pays de Galle et de Cornouailles fuient la Grande-Bretagne, alors envahie par les Saxons, et viennent se réfugier dans l’actuelle Bretagne française.

Enfin, la troisième catégorie regroupe l’irlandais, l’écossais et le mannois.

L’irlandais, la plus ancienne des langues gaéliques, est à l’origine des deux autres. Elle se diffuse sur l’île de Man et en Écosse lorsque les Scottis (nom donné aux Irlandais par les Romains) s’y implantent. Sur l’île de Man, l’irlandais favorise l’apparition du mannois, qui sera très vite influencé par les langues scandinaves, puis par l’anglais, au moment de la domination anglaise. Après le XIXe siècle, de nombreux immigrants anglais débarquent sur l’île qui s’ouvre au tourisme, et le mannois disparaît rapidement.

L’irlandais et l’écossais ont eux aussi dû affronter de nombreux obstacles : la conquête anglaise de l’Irlande, la guerre contre l’Écosse, la campagne d’épuration ethnique menée par les Anglais et la grande famine en Irlande en 1845, etc.

Au vu de ces informations, doit-on considérer que les langues celtiques sont en danger ? Selon les anthropologues, trois facteurs différents entrent en jeu pour qu’une langue survive : le nombre de personnes qui parlent cette langue, les institutions qui la soutiennent, et sa légitimité au niveau international.

Actuellement, environ 60 000 Écossais parlent encore le gaélique. Bien qu’aucune loi ne détermine son statut, le gouvernement écossais a fait une série de déclarations pour soutenir le gaélique, menant à des subventions destinées par exemple à son enseignement. En Irlande, ils sont 1,5 millions et depuis l’indépendance du pays, l’irlandais est considéré comme une langue officielle et est enseigné à l’école. Au pays de Galle, 18% de la population continue d’utiliser le gallois et plusieurs lois encouragent son usage et son apprentissage. Quant au breton, on compte un peu moins de 200 000 personnes qui continuent de le parler. Les institutions régionales s’efforcent de le promouvoir au quotidien, par le biais d’activités culturelles variées.

De nos jours, de nombreux mots provenant de ces langues ancestrales sont entrés dans nos dictionnaires. Savez-vous par exemple que le mot whisky vient de uisce beatha qui signifie « eau de vie » en gaélique irlandais ?

 

Morgane Le Maistre

 

AGESTRAD Le créole à travers le monde

Le terme « créole » vient du portugais « crioulo » qui signifie « noir né dans les colonies » et qui a une étymologie latine : « criare » qui veut dire « nourrir » ou « élever ». Il désigne donc à l’origine toute personne africaine, européenne ou métissée née et élevée dans les colonies. Petit à petit, le sens du mot s’est élargi, et on peut aujourd’hui s’y référer comme à une langue.

Les langues créoles sont des langues nouvelles, formées à partir d’une ou plusieurs bases linguistiques. Elles se sont formées aux XVIe et XVIIe siècles, favorisées par l’expansion européenne vers le Nouveau Monde. Les premiers créoles ont probablement été inventés dans les plantations où travaillaient les esclaves, mélangeant ainsi les langues européennes, africaines, et amérindiennes. Généralement, leur grammaire a des origines africaines, alors que leur lexique est plus européen. Ce sont des langues orales, et très peu sont écrites, bien qu’il existe pour certaines des dictionnaires.

127 créoles différents à travers le monde ont été recensés lors d’une étude effectuée en 1977 par Ian Hancock, docteur en linguistique à l’Université du Texas. Ils ont été classifiés en fonction de leur base linguistique. Les créoles les plus nombreux sont ceux à base d’anglais (35 pays), à base africaine (21 pays), à base de français (15 pays) et de portugais (14 pays).

Ils sont répartis dans le monde entier, sauf en Europe. En effet, notre continent n’héberge qu’un seul pays où l’on parle créole : Gibraltar. On y trouve le yanito, aussi appelé spanglish, qui est un mélange d’anglais et d’espagnol. Au contraire, la population créolophone la plus importante se trouve aux Antilles. Les linguistes spécialistes des langues créoles se sont d’ailleurs rendu compte que ce sont généralement des langues insulaires, sans connaître avec certitude les raisons de ce phénomène.

Toutefois, elles n’ont été officialisées que dans très peu de pays. On peut citer par exemple Haïti ou encore les Seychelles, où l’anglais, le français et le créole sont les langues co-officielles.

À bientôt, ou comme on dirait en Guadeloupe, a dan on dot soley !

 

Morgane Le Maistre

 

 

Posted by: In: Non classé 20 Jan 2016 0 comments Etiquetas: , , , , , ,

 

Chance et superstitions à l’autre bout du mondeLes superstitions sont le reflet de la culture d’une civilisation, et ces différences culturelles peuvent nous surprendre, car elles sont très éloignées des nôtres. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit des coutumes d’un pays situé à l’autre bout du monde, comme la Chine.

Pour commencer, nous aborderons la question des nombres. À cause de leur signification, ils ont une importance très spéciale dans la culture chinoise. En chinois, plusieurs caractères peuvent être écrits avec le même pinyin mais prononcés avec un ton différent. Cela change complètement le sens du mot. Ainsi, mā (妈) veut dire « mère » et mǎ (马) veut dire « cheval ». Cette similarité ne passe pas inaperçue.

 

Dans ce contexte, le chiffre quatre est très symbolique en Chine : c’est un chiffre porte-malheur. Contrairement au nombre treize dans la culture occidentale, cette superstition n’a rien à voir avec le nombre de mois dans une année, le nombre d’heures dans une journée, ou la mort de quelqu’un. Elle est due à sa prononciation (四), qui ressemble à celle des mots « mort » ou « mourir » : sǐ (死). C’est pour cette raison que le chiffre quatre est pratiquement absent de tous les contextes : dans un bâtiment, le cinquième étage arrive directement après le troisième, il n’existe pas de rangées quatre (ni quatorze) dans les avions ou les trains, etc.

 

Cependant, il existe aussi un numéro porte-bonheur, le chiffre huit. Sa prononciation, bā (八), est presque un homophone de fā (发), qui signifie « prospérité » ou « fortune ». Toutefois, cette superstition peut aussi être reliée au Bouddhisme et à sa fleur de lotus à huit pétales, qui représente la perfection de l’esprit. Ainsi, nous pouvons trouver en Chine plusieurs exemples démontrant son importance, comme les Jeux Olympiques de Pékin qui ont commencé le huitième jour du huitième mois de 2008 (le 08/08/08), à huit heures du soir.

 

Par ailleurs, les traditions et les coutumes reflètent aussi clairement une culture, et le contexte historique d’un pays ainsi que sa situation géographique jouent également un rôle important. C’est pourquoi, plus deux civilisations sont éloignées l’une de l’autre, plus on peut trouver de différences entre elles. Dans presque toutes les cultures, on a attribué à divers animaux une série de vertus et de significations. Dans les pays occidentaux, un chat noir est synonyme de malchance alors qu’une blanche colombe symbolise la paix. De la même façon, une biche ou une grue blanche portent chance en Chine.

 

Étonnamment, c’est aussi le cas de la chauve-souris. Cela est de nouveau dû, entre autre, à la prononciation du mot biānfú (蝙蝠). Le dernier caractère, (蝠), est presqu’un homonyme de celui du mot « bonheur », fú  (福). Il se rapporte donc aux bonnes nouvelles. On trouve de nombreuses peintures et vases anciens représentant des dessins de chauve-souris, et, même dans le passé, il était coutume de s’asseoir la nuit dans le patio avec une tasse de thé, et d’observer voleter ces animaux.

 

Ainsi, bien que cela puisse nous paraître étrange, il vaut mieux ne pas se fâcher ou se vexer si l’on nous offre une image de chauve-souris… On veut juste nous souhaiter bonne chance !

 

Beatriz Bustos Rincón

Traduit par Morgane Le Maistre